30 décembre 2005

Joyeuses fêtes


Joyeuses fêtes à tous.
Amusez-vous comme vous le souhaitez !

A bientôt,

Mude Girl.




13 décembre 2005

Ellancolie

Personnage féminin sorti d'un autre monde, une femme d'un univers qui nous est occulté, mais une réelle présence. Un port altier, droit, digne, et pourtant la tête est inclinée, penchée vers le bas, le visage légèrement tourné vers l'arrière. Les cheveux sont relevés, peignés, mis en forme, et pourtant restent quelques mèches relâchées, des cheveux raides que l'on imagine tombant de manière souple. Des poings serrés, stressés, comme s'ils s'accrochaient à l'air ou à eux-mêmes pour que tout tienne encore, une tension toujours en contradiction avec ce visage et ces yeux las, désabusés, n'attendant plus rien. Un vêtement qui mêle simplicité et raffinement au niveau des tissus, des ornements, de la coupe, et des couleurs. Une variété de couleurs chaudes pour l'extérieur, allant du rose au mauve et passant même par un rouge orangé, qui représentent la féminité et la vie. Et du blanc, transparent, pour l'intérieur, qui me fait penser à une pureté frêle et limpide, un vêtement qui laisse entrevoir le corps, la peau, la vie ici aussi. Enfin, à propos du décor à peu près inexistant, on peut tout de même dire qu'il est sombre, mouvant, et malgré tout lumineux quand on observe ce reflet au bas de la robe, presque comme si c'était le corps lui-même qui était la source de cette lumière. De tout cela, j'en conclue que l'expression évidente et forte du visage ne peut être que passagère.

Mude Girl.

Dessin des éditions Soleil.


09 décembre 2005

Le Colonel Oiseau

Et vous ? Aimez-vous Le Colonel Oiseau ? Regardez-le bien, c'est vrai que ce que l'on voit en premier, ce sont ses ailes, ses ailes d'oiseau, ses ailes d'ange. Les flocons de neige derrière rappellent le blanc de ses ailes, on voit ses yeux blancs eux aussi, qui lui donnent encore un autre aspect inhumain. Pas dans le sens souvent utilisé de nos jours de cruel ou insensible. Je dis inhumain dans le sens de pas humain tout simplement. Ses yeux sont soit vides, soit embrumés, soit un peu zombis, soit science-fictionnels (on pourrait vraiment penser que ce sont des yeux de cyborg!). Il serait également légitime de penser que le Colonel Oiseau porte des lunettes qui reflètent le blanc de la neige. Et je ne sais pas vous, mais ce que j'ai vraiment mis du temps à remarquer.. c'est que le Colonel Oiseau a 4 pattes. Bien sûr, ce sont 4 jambes, mais c'est bien 4 pattes que j'ai eu envie de dire, car en effet, avoir 4 'pieds' rappelle l'animal, pourtant pas l'oiseau qui n'en a que deux lui aussi. Mais voilà. Voilà le Colonel Oiseau. Encore un personnage. Dont on se demande bien d'où il peut sortir, que fait-il en cet endroit, attend-il quelque chose, quelqu'un, est-il un peu paumé, a-t-il perdu son nid, sa tanière, sa chaumière, observe-t-il tout simplement quelqu'un ou quelque chose ? Pour tout vous dire, je le trouve un peu fascinant. Si par hasard, je le voyais, un peu au loin, au détour d'une rue, j'aurais sûrement une belle frayeur, mais s'il ne m'apercevait pas, je resterais sûrement cachée dans un petit coin, simplement à le regarder.. Et peut-être même qu'il s'envolerait..

Mude Girl.

08 décembre 2005

Le vide habité



Un endroit chaud et inquiétant.
Un endroit dont on ne sait si on aimerait y être ou pas du tout. Le plus probable étant que oui.. et non. D'ailleurs il n'est pas du question de savoir s'il on aimerait y être, car je ne suis pas sûre qu'il serait fait pour nous recevoir.
Même a priori vide, je veux dire sans personne, ce lieu a l'air habité, plein, vivant.. Tout a l'air figé alors que tout y bouge, souffle et mouvement, ombres lumières et reflets, tournoiement, ondes et énergies, regards et ressentis. Même les murs ont l'air présents, pas dans le sens d'être là, on les voit ces murs, mais dans le sens d'être eux-mêmes une vraie présence.

Mude Girl.



The Chair, de Leonora Carrington.



06 décembre 2005

Je ne sais pas pourquoi

Je ne sais pas pourquoi, mais jusqu'à présent ce tableau me semblait plutôt obscure, ou non, indifférent, non plus, ah j'ai trouvé, ce tableau me semblait insignifiant. Mais ce soir, je ne sais pas pourquoi, il me parle. Tous ces hommes identiques, dans tous les sens, non on ne peut pas dire ça, car ils sont tous parfaitement verticaux, et pourtant, il y en a partout, ils sont partout, à intervalles plutôt réguliers, légèrement tournés vers la droite ou vers la gauche, ou tout à fait de face, mais ce qui me plaît c'est ça, cet éclatement, cette impression de taches, cet éclaboussement de personnes. Des personnes plutôt insignifiantes, car anonymes, toutes presque identiques, toutes de noir vêtues, le noir qui uniformise, donc l'important c'est vraiment ce phénomène de répétition, de duplication à l'infini, et pourtant tout cela sous le mode du "presque", c'est un semblant d'identique. Tout comme les bâtiments, et les fenêtres de trois sortes mais sinon ce sont les mêmes, jusqu'aux rideaux, et le ciel uniforme aussi.
Je viens de trouver le titre de ce tableau de Magritte : Golconde.
Ca ne m'éclaire pas beaucoup. Golconde. Je ne sais pas quoi en penser non plus.

Mude Girl.




01 décembre 2005

Ce vieux Piotr distingué



Ce vieux Piotr distingué, il est fatigué. Ce vieux Piotr a passé sa vie à représenter, à amuser.. Il aime toujours se grimer. Il ne parade plus, mais chaque matin, il habille son visage qui tombe. Il n'essaie pas de le farder, au contraire il accentue les pentes et les mouvements de sa peau. Il ne regarde plus la foule, mais son miroir ; il n'entend plus les rires des enfants, mais sa mémoire se saoule d'anciens échos d'applaudissements. Il aime tant les reflets de ces vieux spots sur le haut miroir, ce miroir qui n'a plus grand chose à mimer, plus d'agitation, plus de rire, d'aventure ni de secrets. Juste Piotr, assis là. Pris dans ses pensés. Ce vieux Piotr distingué, il est fatigué.

Mude Girl.