31 mai 2006

Mon amour étiolé


Mon pauvre ami, mon pauvre amour. Je t'aime aussi, je t'aime toujours. Mais je vois.. Si mon amour s'est quelque peu étiolé, je vois que toi, tu t'es tout à fait desséché. Pourquoi ton corps est-il devenu ce bois mort ? Je te le dis mon pauvre ami, mon pauvre amour, je t'aimais aussi, je t'aimais encore. Mais toi, tu es mort. Que puis-je faire là, maintenant, mon amour étiolé, mon amant désincarné ? Ta chevelure est tombée. Tes yeux se sont pochés. Tes membres se sont ratiboisés. On ne m'a pas appris à me dépatouiller d'un amour étiolé, d'un corps momifié, d'une histoire avariée. J'ai effectivement posé les yeux ailleurs, mais ils n'étaient pas partis si loin. Vois-tu je suis là ! Mais non, tu ne me vois pas, tu ne me vois plus. Que puis-je faire avec toi maintenant ? Tu étais mince et élancé, te voilà décharné. Tu n'es plus, pourtant tu restes là. La question n'est plus : que puis-je faire avec toi ? Je me demande à présent : mais que faire de ce qu'il reste de toi ? Sans doute un feu de bois, un feu de joie, un feu de toi.

Mude Girl.